Resp. :
Marie Loison-Leruste, maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris 13/CERAL (Centre de recherche sur l’action locale), chercheure associée au LISE (Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique)
Et Anne Petiau, sociologue, responsable du CERA (Centre d’Etude et de Recherche Appliquée), chercheure associée au LISE (Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique)

Mercredi 6 juillet, 14h30-17h00

Les représentations sociales et les attitudes à l’égard des plus pauvres ont toujours oscillé entre compassion et hostilité (Castel, 1995 ; Geremek, 1978 ; Loison-Leruste, 2014). Des dispositifs de politiques publiques et de nombreuses associations viennent en aide aux personnes sans domicile. La rue constitue en elle-même un espace d’accueil et d’intervention sociale, notamment au travers des maraudes et des accueils de proximité et dits « à bas seuil ». Il émerge par ailleurs régulièrement, des élans de solidarité citoyenne. Mais on constate régulièrement aussi des formes d’attitudes diamétralement opposées, appelées NIMBY (Not In My Backyard). Des riverains ou des élus locaux s’opposent par exemple à l’ouverture ou à la rénovation de structures d’accueil pour les personnes en difficulté sociale dans leurs communes ou leurs quartiers. Ainsi, la présence des personnes sans domicile dans l’espace public créée parfois de fortes tensions, comme en témoigne les récents événements du 16ème arrondissement de Paris où l’on a pu assister à une protestation vigoureuse des habitants suite à la volonté de la mairie de Paris d’ouvrir un centre d’hébergement dans le Bois de Boulogne. En quelque sorte, les mobilisations associatives et citoyennes relatives à l’occupation de l’espace public par les personnes sans domicile oscillent entre WIMBY (Welcome In My Backyard) et NIMBY.

Quels sont les différents types de manifestation à l’égard des personnes sans domicile ? Comment mieux comprendre ces phénomènes de rejet mais aussi ces mobilisations associatives et citoyennes, certaines ayant pour objectif de rejeter la présence des sans-domicile, d’autres au contraire d’adoucir leur vie dans la rue, ou même de les défendre ? L’atelier vise à débattre de ces questions, en croisant les regards de professionnels, d’étudiants, de chercheurs et de professionnels.

Avec :

 Jean-Claude Balbot, secrétaire général de la Fédération nationale des CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural)
 François Chobeaux, travailleur social, sociologue, animateur du réseau « Jeunes en errance », CEMEA (Centres d’entraînement aux méthodes actives)
 Anaïs de Saint Martin et Lotfi Ouazenar, Chargés de mission précarité Paris, FNARS (Fédération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale) Île-de-France
 Stéphane Rullac, directeur de la recherche et directeur scientifique à l’IRTS Paris Ile-de-France